La Sur-Adaptation à sublimer en super pouvoir

Présentation

 

La sur-adaptation concerne l’adaptation en version « trop » ou en termes de surcharge. Elle est pratiquée par certains enfants atypiques (les enfants à haut potentiel avec ou sans troubles du spectre autistique).

De l’ordre de l’inconscient…

Ce processus est inconscient, il découle de l’exigence extérieure et de la nature de l’enfant. L’enfant tente de répondre aux demandes des parents et de l’environnement social autant qu’il peut. Jusque-là rien d’anormal me direz-vous. C’est plus ou moins ce que font tous les enfants et qui conditionne en partie leur devenir d’adulte.

Être comme les autres…

Là où il y a la notion de « SUR » c’est que ces enfants précoces intellectuellement (EPI) vont déployer toute leur intelligence au service de cet environnement extérieur, dans le but de le comprendre et de s’y fondre. Car il s’agit bien de cela, se fondre dans l’environnement, être comme les autres, ressembler aux autres, sembler « normal ».

Un truc de fille…

La sur-adaptation est davantage attribuée aux filles qu’aux garçons. Leur caractère plus doux et plus sensible, et l’éducation qu’on attribue aux filles d’être dans la réponse à la demande, plutôt qu’être dans le développement de leurs envies, induit plus facilement cette stratégie de la sur-adaptation que chez les garçons. Cela n’empêche pas que certaines petites filles n’emploient pas ce comportement, ou que certains petits garçons aient pu également l’employer.

Le besoin de sécurité…

Je le répète ces processus sont inconscients, ils sont corrélés à l’insécurité naturelle de n’importe quel enfant qui dépend de l’adulte pour survivre. Ce n’est pas quelque chose que les enfants analysent ou préméditent. Ils savent juste instinctivement qu’ils doivent être appréciés par l’adulte qui les a en charge pour avoir un toit et à manger. Plus l’environnement est insécure plus la pression sur l’enfant sera forte et induira le développement de stratégies pour augmenter le sentiment de sécurité.

Hypersensibilité & Hyperconscience, un cocktail explosif

Chez les enfants à haut potentiel, l’hypersensibilité est de la partie, ainsi que l’hyperconscience, ils voient et comprennent tout plus vite, ils grandissent plus vite, ils questionnent davantage. Leur cerveau va vite, mais leurs émotions les submergent, et ça déborde à l’intérieur qu’ils l’expriment ou non. Et ce qui pourrait être un événement anodin chez une famille de la norme, peut vite tourner à la crise (d’angoisse) chez ces enfants. C’est ce qui fait que le sentiment d’insécurité est assez présent, même s’il ne semble pas fondé de l’extérieur. Et que de nombreuses situations « classiques » de la vie courante, peuvent prendre des proportions « exagérées » parce que la perception et l’intensité émotionnelles chez ces enfants sont démesurées.

Le décalage émotion-environnement

Le source de la sur-adaptation provient sans doute de ce décalage, entre l’environnement et leurs émotions. L’enfant ressent constamment x100 les choses et l’environnement ne cesse de lui dire, « c’est trop, il faut moins… tu dois comprendre que… Et si tous les enfants faisaient comme toi, ce ne serait pas possible… tu pleures pour rien… tu t’énerves pour rien… etc… ».

La société

 

Ça va très vite en fait de vouloir modeler son enfant dans le moule de la norme. Quel parent imagine ou comprend le tsunami émotionnel que vit son (petit) enfant ?

 

L’enfant qui n’a pas les ressources pour se modeler cédera inévitablement à la pression extérieure. Mais les enfants à haut potentiel ont d’énormes ressources qui seront mises au service de cette sur-adaptation pour répondre aux exigences extérieures.

 

Entendons-nous bien, je ne jette la pierre à personne, notre société est ainsi faite, elle changera peut-être avec le temps, mais dans l’immédiat ce sont des choses qui arrivent. Les parents, les adultes sont ce qu’ils sont et ces enfants font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils sont.

 

Alors si l’on peut considérer que grandir ainsi est difficile, je dirai que cela ne l’est pas plus ou pas moins que dans d’autres situations difficiles, telles qu’il en existe.

L’instinct primaire

La sur-adaptation chez l’enfant est de l’ordre de l’instinct de survie, il le fait parce qu’il en est capable. Les enfants qui n’ont pas ces ressources feront autrement, ou ne feront pas au risque d’accumuler des désordres psycho-émotionnels possiblement destructeurs.

En cela, nous ne sommes pas égaux face aux difficultés. Certains s’en sortiront toujours, quand d’autres couleront en chemin.

Adulte, nous avons le choix

Le point commun qu’ont tous les enfants est qu’ils n’ont pas eu le choix en tant qu’enfant mais qu’ils l’ont en tant qu’adulte. Et il nous appartient de transformer, voire de sublimer notre histoire, une fois qu’on en a la liberté et l’autonomie.

De la sur-adaptation vers l’adaptation

 

Et c’est l’enseignement principal de la sur-adaptation. Ce que ces enfants ont appris à faire instinctivement et naturellement par adaptation à l’environnement, pourra leur servir une fois adulte.

  • Le but n’est pas de cultiver le pendant négatif de la sur-adaptation, c’est-à-dire se fondre dans la masse et s’effacer au détriment de soi.
  • Le but est de cultiver son pendant positif qui est l’adaptation tout court.

Les personnes qui ont la capacité de décrypter finement leur environnement, sauront naviguer facilement dans n’importe quelle situation. Quand les personnes qui ne savent pas s’adapter, n’iront jamais au-delà de l’horizon qu’il connaisse.

L’adaptation est signe d’Accueil…

Il faut une grande force pour être flexible et souple face à l’adversité. Ces enfants devenus adulte ont développé cette flexibilité. La flexibilité participe à l’ouverture d’esprit, à la mobilité, à la capacité d’aller vers l’inconnu, à la capacité à prendre des risques, à la sociabilité, à l’empathie, au discernement et tant de choses…

  • La sur-adaptation imposait à l’enfant de dire « oui » même s’il aurait préféré dire « non ».
  • L’adaptation permet à l’adulte de savoir dire ce qui est adapté pour lui-même et l’environnement.

Le choix est un Luxe précieux…

Quand vous avez le choix de vous adapter ou non, vous avez un choix que bien des gens n’ont pas. Puisque vous êtes à un carrefour, maître de la direction à prendre, quand d’autres sont sur une voie sans issue.

L’esprit à l’image du corps…

La flexibilité intellectuelle ressemble en quelque sorte à la souplesse physique.

Quand vous développez votre souplesse physique durant l’enfance, c’est plus facile qu’à l’âge adulte. Et quand vous entraînez cette souplesse au fil du temps, vous la conservez durant l’âge adulte.

Je ne dis pas qu’il n’est pas possible d’apprendre à faire le grand écart à 40 ans quand on n’a jamais su le faire. Je pense juste que cela demandera beaucoup d’efforts pour y arriver, en comparaison de quelqu’un qui possédait déjà cette souplesse dans l’enfance.

La flexibilité intellectuelle me semble moins difficile à atteindre que réaliser un grand écart physique, parce que le corps possède des limites physiques, que l’esprit ne possède pas. Mais cela n’écarte pas le nombre d’efforts nécessaires pour transformer un esprit rigide en un esprit souple.

Se bonifier, ou pas, avec le temps…

Vieillir ne détermine pas la direction que nous prendrons. Certaines personnes âgées sont plus rigides avec le temps, toujours plus obtuses et fermées à ce qui est différent, à ce qui est nouveau… Quand d’autres se sont ouvertes, pensent différemment, agissent différemment de ce qu’elles étaient ou pensaient plus jeunes, elles se sont assouplies.

Les gains de la sur-adaptation

La souplesse d’esprit permet d’accueillir plus facilement les événements, cela nous permet également de rebondir plus facilement en cas d’imprévue, ou de tomber avec un moindre mal, et de se relever plus rapidement… C’est en quelque sorte la récompense des difficultés passées. Notre histoire peut nous servir positivement. Nous pouvons nous servir de nos apprentissages et de nos conditionnements passés, non plus à notre détriment, mais à notre bénéfice. Il faut renverser la vapeur…

La transcendance

C’est à travers nos parcours difficiles que nous avons le choix de focaliser sur la souffrance et de l’entretenir. Ou de focaliser sur les capacités de survie que nous avons développées pour traverser l’adversité et faire de nos épreuves nos forces.

 

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