Guérir du manque d’amour

Si le manque d’amour est globalement la source de tous nos maux,

une fois qu’on a dit ça, une fois qu’on a conscience de ça, on fait quoi ?

 

Et bien si vous êtes sur ce chemin de la conscience du désert qui habite votre cœur, déjà vous serez d’accord avec moi que cette simple prise de conscience, associée à l’acceptation est déjà source d’amour…. Et oui cela commence comme ça… Pourquoi ?

 

Qu’est-ce que l’amour ?

Celui qui comble et nourrit notre cœur, notre âme, est synonyme d’ACCUEIL et de RESPECT. En cela c’est relativement simple ; Accueillez et Respectez toute chose telle qu’elle est, sans jugement, et vous ferez l’expérience de l’amour. Il ne s’agit que de cela et de rien d’autre. Voici la théorie, voici ce qui doit être fait.

Alors pourquoi on ne le fait pas ?

Aussi simple que cela soit, cela demande beaucoup de courage et beaucoup de force pour accueillir et respecter.

 

On ne peut offrir à autrui que ce que l’on s’offre à soi-même

Si nous ne savons pas aimer, nous ne pouvons pas le transmettre et le partager. Ainsi les schémas se reproduisent encore et encore, au sein de la famille, et tant que l’on ne remet pas en question « l’amour » qui nous est porté, on ne change pas la donne.

Là encore ça demandera beaucoup de force et de courage de critiquer l’amour et l’éducation reçus.

 

J’aimerais préciser que rien n’est tout blanc ou tout noir. On est rarement dénué d’amour à 100%. On y a gouté un peu, parfois… On se fait plus ou moins une idée de ce à quoi cela ressemble. La majeure partie des parents ne sont ni malveillants, ni maltraitants intentionnellement. Ils ne sont que le produit de leurs propres expériences. D’où la répétition des schémas. C’est d’autant plus difficile de faire le tri entre ce qui est amour et ce qui ne l’est pas, face à des modèles qu’on considère « aimant ». Et c’est aussi la raison pour laquelle s’aimer et guérir nos manques d’amour nous incombe en tant qu’adulte.

 

Le manque d’amour de nos parents leur incombe, c’est à eux d’en faire ou pas quelque chose. Une fois adulte, il ne s’agit pas de chercher un coupable. Concrètement l’amour c’est ça. Soit vous partez en guerre contre vos parents, ou je ne sais qui d’autre que vous jugez responsable de votre état. Soit vous avez intégrez que vous êtes le seul responsable de vous-même et de votre vie et que ce qui peut être fait là et maintenant est entre vos mains.

En tant qu’enfant, on ne peut pas remettre en question l’amour que nos parents nous portent, principalement pour 2 raisons :

 

  • La dépendance ; la survie de l’enfant dépend (généralement) du parent. Par voie de conséquence, il est impossible de ne pas être loyal envers le parent, quand bien même celui-ci serait maltraitant. L’enfant aime le parent qu’il soit maltraitant ou non. Il supposera que l’amour est ce que le parent lui délivre, qu’il s’agisse de douceur ou de violence.
  • La capacité cognitive ; On oublie trop souvent qu’un enfant n’a pas un cerveau fini, avec toutes les fonctions cognitives d’un cerveau adulte. Il possède des limites d’analyses, de conscience, d’objectivité, inhérentes à son âge, à son développement biologique, physiologique, et psychologique. Et donc s’attendre à ce qu’un enfant puisse raisonner et agir comme un adulte pense est une hérésie.

 

D’une certaine façon, puisque nous ne pouvons le faire qu’à l’âge adulte, c’est sans doute dans « l’ordre des choses » de le faire à ce moment là et de comprendre que l’endroit et les conditions dans lesquelles nous sommes nés, ne prédéterminent en rien de notre présent ou de notre avenir, du champs des possibles…

 

A l’âge adulte nous avons les capacités cognitives pour prendre conscience de notre histoire. Mais il reste irrémédiablement la nécessité de force et courage pour AGIR, sans quoi, nous resterons cet éternel enfant blessé et dépendant, qui joue à l’adulte indépendant.

« Y a que la vérité qui blesse »

Plus précisément, il n’y a que la mise en lumière de nos blessures qui réveille nos blessures. Ainsi lorsqu’une information, un message extérieur nomme une blessure intérieure ignorée, parce qu’inconsciente, parce que niée, tout d’un coup la souffrance trouve un chemin, une issue dans laquelle elle s’engouffre pour sortir.

 

Et là nous avons 2 options : Accueillir ou ne pas accueillir. Dans les 2 cas, ça demande beaucoup d’énergie.

  • Ça coûte de s’opposer, de résister à soi-même en faisant barrage. Peut-être qu’on ne s’en rend pas compte du fait de l’habitude. Pourtant rester sourd à soi-même est un tour de force, parce que la seule personne qu’on ne peut pas fuir c’est soi-même.
  • Et accueillir une souffrance qu’on porte en soi depuis longtemps et qui rejaillit des années plus tard, nous coutera également parce que ça demande force et courage d’accueillir ce qui est douloureux.

 

La seule chose qui diffère dans ces 2 options, c’est vers quoi on dirige notre énergie. Dans le premier cas, on la dépense pour se faire du mal et ne pas s’aimer/aimer. Dans le deuxième cas, on la dépense pour s’aimer/aimer. Sans conscience de soi, on peut aisément constater qu’il sera bien difficile d’agir pour notre propre bien-être, si on ne se voit pas s’infliger autant de peines inutiles. Mais les habitudes sont tenaces, tout comme les peurs qui les accompagnent… Et changer d’habitude demande force et courage. Je ne le répèterai jamais assez.

 

Certains sont doués pour modeler à leur guise leur corps, leur apparence extérieure. D’autres le sont pour modeler leur intérieur. Je rappelle qu’une fois la nouvelle habitude prise, celle qui est bonne pour vous, celle qui vous permettra d’accueillir et de respecter, se fera tout aussi facilement que la mauvaise auparavant. C’est le principe de l’habitude. Plus vous faîtes quelque chose, plus elle se fait rapidement et automatiquement, jusqu’à devenir « spontanée » sans avoir à y penser ou à faire un effort particulier.

Revenons à accueillir ou ne pas accueillir. Comment ça se vit ?

Quand nous n’accueillons pas, cela va se manifester par l’un des 2 modes primaires : l’attaque ou la fuite. Dans l’attaque, c’est la colère qui prendra le relais. Attention, je ne dis pas que toutes les colères sont synonymes de non-amour, ou de non-accueil. Je dis que le costume que l’on revêt quand on résiste à nos souffrances intérieures est l’habit de la colère. On va se mettre en colère, on va s’en prendre au messager. Le messager est la personne qui va mettre des mots sur nos maux, leur permettant de trouver une voie/voix de sortie. Et là quand ça veut, ou que ça doit sortir, parce qu’on n’est pas dans l’accueil, on va se mettre en colère et s’en prendre au messager, parce qu’on refuse d’entendre le message. Donc ça c’est l’option non-accueil-attaque.

 

Après il y a l’option non-accueil-fuite. Là on sera clairement dans l’absence de tout. Pas d’écoute, pas de dialogue, voire dialogue de sourd, voire retrait physique… En tout cas le messager et le destinataire ne se rencontre pas, même s’ils sont dans la même pièce. Cela passe par un repli sur soi, on ferme les écoutilles, on peut sembler indifférent ou complètement à côté de la plaque… Pour ne pas entendre, on comprend autre chose… Bref, la fuite, l’évitement revêt une façon plus « douce » en apparence de nier la situation, mais la violence envers soi, d’étouffer, de bâillonner ce qui est en soi, est parfaitement la même. Ce n’est que la scène qui se joue différemment pour les spectateurs. 

 

Et enfin il y a l’accueil. Dans l’apprentissage de l’accueil, l’accueil entrainera du chagrin, de la peine, de la tristesse… Donc on pleure. On pleure un peu ou beaucoup. Un jour ou une semaine… En tout cas, tant que tout ce qu’il y a à entendre et à accueillir n’est pas entendu et accueilli, on pleure.

 

Par exemple, j’ai su que le deuil de mon père était fait quand j’ai arrêté de pleurer dès que j’évoquais son décès (et sans pincement au coeur). Et ça m’a pris des années, parce qu’il est décédé quand j’étais enfant. Je n’ai pas eu d’aide à ce moment là. J’ai commencé à entendre mon deuil nié 4ans plus tard. Et ensuite il m’a fallu encore 6 à 8ans pour guérir cette blessure.

 

Vous savez des fois, il y a de vieilles cicatrices qui nous tirent, nous démangent… Et bien le deuil de mon père, qui est un événement dramatique dans la vie d’un jeune enfant, est un peu comme ça. Parfois j’ai la cicatrice qui tire, qui gratte un peu. Et c’est normal et c’est comme ça qu’on vit avec nos vieilles blessures. Elles cicatrisent, elles ne disparaissent pas, elles s’estompent un peu, mais savent se rappeler à nous de temps à autres.

 

Mon exemple est « extrême » et particulier, mais il représente bien l’image d’un processus, qui a été nié et étouffé pour survivre, pour pouvoir continuer à vivre, pour que cela soit supportable. Car c’est bien ce qui se passe chez tous les enfants qui vivent des choses difficiles. Ils se déconnectent, ils se dissocient, pour que cela soit supportable. Et puis la vie poursuit son cours, jusqu’à ce que la douleur se rappelle à nous et vienne toquer à la porte. Et là soit on ouvre la porte, soit on tente de l’enterrer par tous les moyens. Ça ne marche qu’un temps.

Et j’ai le sentiment que quelque part la vie est bien faîte. Les choses s’éveillent à nous quand nous sommes en capacité de les accueillir, ou quand nous devons les accueillir pour franchir un nouveau palier. Il n’y a pas d’explications rationnelles à pourquoi nous avons pu rester sourd à nous-même pendant 5ans mais pas 6. Pourquoi ça se manifeste maintenant et pas avant, ou pas après ?

 

Et ce que je constate aussi après toutes ces années à m’accueillir, c’est qu’une fois qu’il y a une brèche sur une blessure, elle ne vous lâche plus. Ce n’est pas du harcèlement. Pas au début. Quand la brèche vient de se produire, on aura des relents sur quelques mois, peut être quelques années… Ça dépend sans doute de l’urgence à sortir, peut être aussi du besoin…

 

Parmi toutes les blessures que nous portons, certaines sont de vraies résolutions à bien vivre, quand d’autres sont sans doute utiles, mais non-prioritaires. Et quoiqu’il arrive quand ça devient indispensable, urgent, pour ne pas dire vitale (vitalité de notre âme), alors le harcèlement se manifeste. On est comme hanté…

 

C’est pas évident le harcèlement intérieur, le bruit, les voix qu’on arrive plus à étouffer, le chaos qu’on arrive plus à nier. Ça ne vient pas de l’extérieur, c’est à l’intérieur. Ça peut impacter notre sommeil (vitale) ou notre alimentation (vitale). Et quand ça touche à nos besoins vitaux dans la durée, on peut rapidement entrer dans une spirale néfaste. 

 

Tout ça pour dire que lorsqu’on apprend l’accueil, qu’on fait nos premiers pas dans cette démarche, il peut y avoir beaucoup, beaucoup de larmes, parce que ce qui est le plus douloureux et le plus lointain en soi va jaillir du tréfond de notre être, pour ne pas parler des ténèbres… Une fois le « gros » du passé nettoyé, cet effet de submersion du chagrin se fait bien moindre et bien plus rare. Heureusement, il est assez exceptionnel de cumuler drame sur drame tout le long de la vie.

 

Pleurer n’est que la moitié du chemin

J’ai dit que l’amour était synonyme d’accueil et de respect. Pleurer c’est accueillir, mais pour s’arrêter de pleurer il faut accepter/respecter. La tristesse exprime nos manques et pertes. La tristesse sert donc à prendre conscience de nos manques et de nos pertes. Mais une fois qu’on réalise ce dont on souffre, il y a encore un choix, accepter et avancer, ou résister et s’enfoncer. Et donc quand quelque chose de douloureux nous arrive, je peux comprendre qu’on puisse rester bloqué dessus. Mais vous découvrirez, si vous suivez mes conseils, que plus on reste bloqué longtemps sur quelque chose plus on souffre. Plus vite on accepte, plus vite on construit une nouvelle réalité, et moins on souffre.

L’Accueil et l’Acceptation est une activité quotidienne, du quotidien

Exemple :  Je me suis cassée le calcanéum en juin 2023. Ce qui a littéralement fait éclater ma vie et mes projets en 1000 morceaux. Quand c’est arrivé, j’ai pleuré pendant 24h, j’ai accueilli toute l’horreur de l’impuissance, de la dépendance, de la merde pharaonique dans laquelle j’étais. Et puis après, j’ai accepté et j’ai appliqué le « un jour à la fois ».

 

Parce que si je n’acceptais pas la situation telle qu’elle était, si je ne m’adaptais pas à cette nouvelle réalité, j’allai tout simplement devenir folle ou mourir ; pas en un claquement de doigt, mais doucement et surement. Si je refuse la nouvelle réalité et que je tente de lutter contre, c’est déjà de la folie, c’est déjà quitté la vie. Parce que toute l’énergie, toutes les pensées vont se diriger dans cette folie. Et à terme la spirale de la dépression s’installe. Or il est plus facile d’éviter la dépression que de devoir en sortir.

 

La dépression, l’ultime alerte de votre vitalité, l’alarme sonne !

Les épreuves de la vie sont difficiles à surmonter, mais elles ne sont surmontables qu’à condition « d’aller bien ». Lorsqu’on se laisse aller à la morosité, à la déprime, à l’apitoiement, la dépression s’installe. Entrer en dépression, c’est en quelque sorte le début de la fin. On est « vivant », mais on se meurt à l’intérieur… Question d’énergie vitale, d’élan créateur, de capacité à agir… Entrer dans la dépression c’est ajouter de la peine à peine, c’est compliqué la situation plus qu’elle ne l’est, c’est s’enfermer tout seul dans une voie sans issue. Il faut bien comprendre qu’à force de créer des voix/voies sans issue en Soi, ça a des conséquences sur la santé physique et mentale. 

 

On ne se casse pas le calcanéum tous les jours. Mais des trucs qui nous tombent sur le coin du nez et qu’on n’avait pas vu venir, ça, ça peut arriver à n’importe qui, n’importe quand. Et c’est notre capacité d’accueil et d’acceptation qui nous permettra de « bien » vivre la situation, de nous adapter et d’avancer, plutôt que de rester bloqué. C’est également quand on reste bloqué dans nos relations qu’elles risquent d’exploser in fine. 

Pour conclure

S’aimer/aimer n’est pas la réponse à la quête du bonheur. Ce n’est pas parce qu’on s’aime qu’aucune épreuve ne nous arrive, ou qu’on vit dans la béatitude. L’amour (Accueil+Respect) n’est que la réponse à comment vivre aussi bien qu’on le peut en ce monde. C’est dans l’accueil et le respect de toute chose qu’on guérit les blessures, passées, présentes, à venir…. C’est dans l’accueil et le respect de Soi qu’on apprend à s’aimer/semer et à aimer l’autre. C’est dans l’accueil et le respect de soi qu’on construit des relations interpersonnelles saines et réciproques. C’est dans l’accueil et le respect que se forge l’Estime de soi et la Confiance en Soi.

 

C’est donc en s’apportant l’amour dont nous manquons, que nous guérissons notre manque d’amour. Et cela se résume à s’offrir l’accueil et le respect que nos parents ne nous ont pas donnés et appris. Plus vous serez accueillant et respectueux envers vous-même, plus vous le serez avec autrui.

 

  1. Accueillir ce que vous ressentez, ce que vous pensez, ce que vous vivez, ce que vous êtes, ce qui est… = SANS JUGEMENT
  2. Respecter ce que vous ressentez, ce que vous pensez, ce que vous vivez, ce que vous êtes, ce qui est…
  3. Agir dans le respect de ce que vous ressentez, de ce que vous pensez, de ce que vous vivez, de ce que vous êtes, de ce qui est…

 

Si vous vous évertuez à appliquer cela au quotidien, vous ne serez pas moins à l’abri des tempêtes éventuelles, mais vous serez mieux préparé, mieux armé, plus fort pour y faire face. Cela forge notre capacité à vivre, à grandir, à dépasser les épreuves, à nous enrichir… La force et le courage s’acquièrent, s’entraînent, se développent. A tout moment, vous pouvez choisir de vous arrêtez là ou de vous développer. Et la force et le courage peuvent s’apprendre. Chaque jour est une opportunité d’oser agir différemment d’hier, de cultiver et d’entraîner notre courage à s’élever. 

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