S’Assumer tel que l’on est

Le chemin de la liberté d'ÊTRE

Rappel définition :  Du latin assumere, prendre sur soi. Prendre en charge une activité, une responsabilité – S’accepter consciemment, s’admettre tel qu’on est.

 

La définition explique clairement pourquoi assumer ce n’est pas très attirant, folichon ou évident. Qui a envie de prendre en charge ? En version raccourcie cela donne : Qui a envie de se charger ? Et je devrai rajouter consciemment. Qui a envie de se charger consciemment ? Personne, ce qui explique que de nombreuses personnes ne s’assument pas, n’assument pas leurs paroles, décisions, actes… Ce sont d’ailleurs très souvent les mêmes personnes qui se chargent inconsciemment. Parce que l’être humain fait ça très bien. Je culpabilise, hop ! je me charge. J’ai honte, hop ! je me charge. Je mens et hop ! je me charge etc… Il y a tellement de choses anodines du quotidien qui sont synonymes de charges quand on ne se respecte pas et qu’on ne respecte pas les autres, ce qui est, notre vie, notre monde, l’environnement… Qu’en réalité ça va très vite de se charger de choses inutiles. Une fois qu’on est chargé à bloc de tous ces trucs encombrants et épuisants, il est assez rare qu’on ait envie de se charger de ce qui est utile et nécessaire.

 

Je vais rejoindre certains propos que j’ai tenus dans l’article « Comment et pourquoi SE pardonner ? ». Si je reprends l’exemple de la culpabilité, qui a pour racine commune coupable, on se sent coupable quand on n’est pas responsable, donc quand on n’assume pas nos actes et leurs conséquences. Se sentir coupable, c’est une charge que l’on s’impose, une charge parfaitement inutile, puisque toute l’énergie qu’elle nous coûte est dirigée contre nous-même pour nous faire du « mal ». Soyons clair si cela ne vous fait pas « mal » c’est que vous ne culpabilisez pas. Mais si au lieu de vous sentir coupable, vous devenez responsable et assumez la situation, vous dépenserez tout autant d’énergie pour vous tenir droit dans la tempête et ne pas baissez les yeux ou la tête, sauf que cette énergie apportera 3 choses positives en comparaison du choix de culpabiliser :

 

  • – La première concerne le fait que vous ne vous faites pas de mal, et c’est déjà une très bonne chose.

 

  • – La deuxième chose concerne le fait qu’en vous respectant et en respectant autrui vous vous faites du bien, puisqu’assumer vous permettra d’en sortir grandi, plus fort et fier d’être la personne que vous êtes.

 

  • – La troisième chose concerne l’impact sur votre environnement ; en assumant vos actes, vous réparez ce qui a été entaché, rompu, brisé, qu’il s’agisse d’objets ou de liens relationnels et ça c’est la classe !

 

Parce que c’est tellement rare que les gens assument et réparent leurs erreurs, que je puis vous assurer que lorsque vous êtes l’une de ces personnes, vous inspirez bien plus que du respect, vous suscitez l’admiration.

 

C’est pourquoi assumer, s’assumer c’est d’abord se prendre en charge, pour prendre en charge nos actes, ce qui m’amène au deuxième aspect de la responsabilité : la PUISSANCE.

 

Quand vous êtes responsable de votre bonheur, c’est grâce à vous que vous êtes « bien ». Et quand vous êtes responsable de votre « malheur », c’est grâce à vous que vous pouvez être « bien ». Être responsable vous confère le POUVOIR d’agir sur votre bonheur en toute circonstance.

 

Le problème des gens qui n’assument pas, et qui sont donc irresponsables, c’est qu’ils sont impuissants. Comme ce n’est pas de leur faute ce qui arrive, ce n’est pas à eux de faire le nécessaire pour corriger, réparer, changer… Mais quand on n’est pas responsable des « mauvaises » choses qui arrivent, on ne peut être non plus responsable des « bonnes » choses. Ainsi on est impuissant quelles que soient les choses qui se passent. Comme je le dis toujours, on a peu ou pas de prises sur ce/ceux qui nous entoure/nt. Mais si on se prend en charge, alors on a toutes les prises, toute la capacité de prendre ce que l’on souhaite pour soi.

 

Le dernier point que je souhaite aborder dans ce sujet c’est le JE.

 

S’assumer signifie dire JE ; JE suis responsable, J’AI dit, J’AI fait… Le JE est très important parce qu’il n’implique que nous-même, quand trop souvent nous nous cachons derrière des ON (« ON s’appelle », « ON se tient au courant », « ON dirait … ») ou des TU (« TU as fait », « a cause de TOI », « c’est de TA faute »). Je ne remets pas en cause le langage familier et usuel qui est entré dans nos mœurs. Je dis juste que ces habitudes nous déresponsabilisent, et ne nous encouragent pas à nous assumer et à nous affirmer. Car dire « JE t’appelle » est sans aucun doute un engagement bien plus fort que le « ON s’appelle ». A tel point, que je suis sûre que vous avez déjà fait cette expérience du « ON s’appelle » qui se finit par : on ne s’appelle pas, ni l’un, ni l’autre et donc est ce que ce « ON s’appelle » signifiait en fait « JE ne t’appellerai pas » ? Je ne sais pas à quel point les gens ont conscience de la façon dont ils s’expriment, de leurs intentions et de leurs comportements. Mais je vois en consultation, combien il est nécessaire de poser ce type de prise de conscience, pour aussi bien les aider à modifier la manière dont ils communiquent, que celle dont ils écoutent, pour leur permettre de reprendre le pouvoir sur eux-mêmes et leur vie. Pensez bien à utiliser le JE en toute circonstance. Apprenez à tourner vos phrases autrement quand ni le JE, ni le ON n’est adéquat. Je n’apporte pas de détails sur le TU, puisqu’il est évident que reporter la responsabilité sur autrui, ou focaliser sur la responsabilité d’autrui au détriment de la nôtre ne fait pas avancer le schmilblick, ou le sujet de cet article.

 

Je ne sais plus qui a dit que le plus grand pouvoir était l’éducation (au sens large du terme, pas uniquement les questions de politesse). Mais je vous le confirme, le pouvoir du langage, des mots, la maîtrise d’une langue est un grand pouvoir. La parole est sans aucun doute l’un des liens sociaux les plus grands et les plus puissants. Pour savoir en jouer, il faut maitriser. Je sais que certains diront qu’ils n’étaient pas bons à l’écoule, ou que l’école n’était pas bonne, au choix. Mais c’est là que commence l’irresponsabilité. Il n’y a pas besoin d’école, ni même d’argent pour accéder aux livres d’une bibliothèque. Oui ça existe encore, mais les plus jeunes ne doivent pas connaître. C’est en lisant, et de préférence en lisant beaucoup, et des choses différentes que l’on enrichit notre langage en toute autonomie. Les mots et la construction des phrases sont très importants car plus ils seront riches, plus ils seront justes en étant proches de nous, de ce que l’on veut exprimer, de nos intentions et des moyens que l’on se donne pour créer ce que l’on souhaite. Mais quand notre vocabulaire est pauvre, alors nous sommes limités aussi bien pour nous exprimer que pour comprendre ce que l’autre exprime.

 

Dernier aspect du JE ; En utilisant, le « je pense que, ou je trouve que » il permet d’émettre une opinion personnelle et de cesser d’asséner des vérités « universelles » comme c’est [quelque chose…] qui ne serait pas partagé par autrui, ou qui risquerait de nous opposer à autrui. Cela permet d’assainir notre façon de communiquer avec les autres, de nous affirmer tout en laissant à autrui toute la place auquel il a le droit, pour lui-même s’exprimer.

 

Je vous encourage à vous prendre en charge, afin de vous assumer pleinement. C’est de mon point de vue, le plus sûr chemin pour atteindre la liberté d’ÊTRE. Au delà de tout ce que peut vous apporter le choix d’assumer, il embellira vos relations aux autres, car c’est très sécurisant d’être au contact de quelqu’un de responsable, cela consolide la confiance. Hors la confiance est la base indispensable à toute relation.

 

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