Le développement personnel n’est pas une injonction au bonheur

Comme toute mode a ses détracteurs, et que le développement personnel jouit de la mode actuelle, il est associé à la controverse de l’injonction du bonheur.

 

Il est fort probable que les gens qui pensent que le développement personnel est une injonction au bonheur, soient sans doute ceux qui le connaissent le moins.

 

Le développement personnel n’a pas pour objectif d’être heureux, mais de se connaître. Hors il s’avère que se connaître soit un chemin qui puisse mener au bonheur. Ainsi le bonheur n’est pas l’objectif, mais une conséquence du développement personnel.

 

  • Le développement personnel nous apprend à nous aimer, hors il semble que les gens qui s’aiment soient plus heureux que ceux qui ne s’aiment pas.
  • Il nous apprend à nous respecter, ceux qui se respectent, semblent plus heureux que ceux qui ne se respectent pas.
  • Il nous invite à voir le bon côté des choses, plutôt que le mauvais, il semble également que cela apporte plus de satisfactions.
  • Il nous encourage à vivre et cultiver l’instant présent, là encore il semble qu’être attentif au monde nous apporte davantage que de ne pas l’être.
  • Il nous pousse à nous élever et à nous dépasser, il semble que se fixer des objectifs « élevés » soit source de motivation et de stimulation pour avancer dans la vie.
  • Il nous encourage à toujours apprendre, rester curieux et ouvert à l’inconnu, il semble qu’il soutienne l’esprit de découvertes et qu’il développe l’humilité de Soi.

 

Il est peu aisé de lister tout ce que le développement personnel peut nous apporter, et de justifier que tout ce qu’il apporte participe à créer notre bonheur.

 

Vous connaissez sans doute la pyramide de Maslow qui hiérarchise les besoins humains.

  1. Besoin physiologique
  2. Besoin de sécurité
  3. Besoin d’appartenance
  4. Besoin d’estime
  5. Besoin d’accomplissement

 

J’ai tendance à supposer que nous avons le temps de nous demander quel sens donner à nos vies (étape de l’accomplissement de soi), parce que nous avons plus de confort qu’aucune autre génération avant nous. Je sais bien que certains ont la vie dure, et que le simple fait de s’autoriser à rêver est inenvisageable, parce qu’un mur infranchissable semble érigé devant soi. Pourtant si la notion de bien être est aussi omniprésente à notre époque, c’est bien parce que nous avons le temps pour ça ! Ce n’est ni pendant la guerre, ni l’après-guerre que nous pouvions nous poser ces questions. Il aura fallu que les blessures et les ruines soient réparées, que la mémoire ait quelque peu oublié, pour enfin voir l’avenir plus serein.

 

Alors notre époque est profondément paradoxale, parce que nos besoins physiologiques sont clairement comblés, quand notre sécurité est à la fois évidente, en comparaison des pays en guerre, tout en étant très fragile de par l’atmosphère potentiellement anxiogène des attentats terroristes. Mais globalement, je pense que nous sommes relativement sereins, nous ne nous levons pas le matin en supposant que nous risquons de mourir. Vient ensuite le besoin d’appartenance, j’ose espérer que la majeure partie d’entre nous est bien entourée, plus en qualité, qu’en quantité.

 

C’est une fois les trois premiers niveaux des besoins remplis, que nous pouvons nous préoccuper de nous et du sens de notre vie. Et c’est à cela que le développement personnel sert, pour être en mesure de combler les deux derniers niveaux.

 

Le besoin d’être heureux, n’est pas formellement un besoin. Nous savons que le bonheur est impermanent, comme toute chose en ce monde. Il va et il vient. Nous sommes plus enclins à le saisir et à le cultiver dans certains moments, parce que nos vies ne sont pas linéaires et prévisibles. Faites de hauts et de bas, comme un mouvement, comme une respiration, il y a des moments où nous atteignons l’apogée, et des moments où nous sommes au creux de la vague. Le développement personnel n’a in fine que peu d’intérêts dans les moments paisibles de la vie. C’est dans l’adversité qu’il se révèle être une source de courage, d’énergie, un précieux atout pour avancer, construire, grandir et surmonter les épreuves qui s’offrent à nous. Il ne prévient pas le malheur, il n’efface pas les blessures, il n’évite pas les erreurs, il nous aide peut être à faire mieux avec lui plutôt que sans.

 

Quand la connaissance de soi atteint un certain niveau, toutes les difficultés de la vie semblent plus douces, parce que nous savons que toutes les ressources existent en nous pour y faire face. Et être apte à accueillir toute la vie, dans ce qu’elle a de meilleur et de pire, cela donne beaucoup de force, de confiance et d’espoir ; peut être les ingrédients de la paix intérieure, pour une vie plus sereine et apaisée.

 

Pour moi, le bonheur est plus proche d’un état spirituel, une espèce de foi inébranlable en la vie, que d’une joie euphorique. L’acceptation des choses telles qu’elles sont, sans jugement, apporte beaucoup de repos. Quand on ne s’épuise plus à vouloir changer le monde, cela libère beaucoup d’énergie pour le changer vraiment.

 

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