Fonctionnement du TDAH du point de vue neurologique

Partie 3

La base du trouble est principalement due à une inconstance de deux neurotransmetteurs, la dopamine et la noradrénaline, notamment au niveau de la partie supérieure du lobe frontal qui est le cortex frontal.

 

Ces deux neurotransmetteurs servent à réguler les circuits de la récompense, du plaisir, de l’énergie et de la motivation. Leur présence irrégulière chez les adultes TDAH entraine une inconsistance de l’attention, du plaisir et de la motivation notamment pour les tâches ou les relations de la vie de tous les jours.

 

Les nouvelles techniques comme l’imagerie cérébrale fonctionnelle (IRM fonctionnel) ont montré récemment des altérations structurales sur d’autres parties du cerveau (Cervelet, ganglions de la base) chez les individus TDAH.

 

La dopamine est le principal neurotransmetteur affecté par la TDAH. La plupart des adultes fluctuent entre une carence et un excès en dopamine ce qui explique la diversité des comportements associés au TDAH et aussi les attitudes extrêmes que l’on peut trouver chez une même personne.

 

– Carence en dopamine => Diminution des capacités intellectuelles, de la concentration, de la capacité de synthèse et de la prise de décision, mais aussi un repli sur soi et de la dépression apathique.

– Excès en dopamine => Impulsivité, dispersion de la pensée qui empêche de terminer les tâches, recherche excessive de plaisir pouvant générer des addictions; ou alors des mouvements inutiles (tics) ou un trouble obsessionnel-compulsif (TOC).

 

Le cortex frontal sert à programmer, planifier, inhiber des comportements impulsifs, mais aussi avoir une bonne flexibilité mentale c’est à dire être capable de s’interrompre si quelque chose de prioritaire survient en pleine action.

 

Pour être attentif, on a besoin d’une bonne transmission de la dopamine dans le cortex frontal, ce qui n’est pas souvent le cas avec le TDAH.

 

Cela se traduit de manière différente selon que l’on est dans une phase hyperactive ou hypoactive :

  • L’hypoactif pense à une chose à faire, qui lui fait penser à autre chose, puis d’autres pensées arrivent encore, et au final il n’a rien fait.
  • L’hyperactif commence une tâche, l »interrompt pour commencer autre chose, puis autre chose sans lien avec la tâche prioritaire initialement commencée. Au final il finit rarement ce qu’il a commencé.

 

Du point de vue neurologique, les fonctions exécutives sont regroupées en 6 familles :

  • ACTIVATION : S’organiser, structurer, synthétiser, prioriser, décider et initier la tâche en gérant le temps
  • FOCUS : Maintien de l’effort et de la vitesse d’exécution, ou basculement vers une tâche plus prioritaire
  • EFFORT : Ne pas perdre l’intérêt dans la tâche et faire face aux difficultés dans un temps donné
  • EMOTION : Savoir moduler l’émotion pour ne pas s’emporter facilement, savoir gérer la frustration
  • MEMOIRE : Capacité à conserver et rappeler l’information en mémoire durant une tâche ou conversation
  • ACTION : autorégulation des actions, ralentir, s’activer ou s’adapter selon les situations ou les personnes

Chacune de ces 6 familles de fonctions exécutives peut poser un problème si on a un TDAH.

 

Voici un résumé ci-dessous des principaux problèmes que rencontre la majorité des enfants et adultes TDAH :

  • Problèmes d’attention focalisée (concentration) et divisée (suivre plusieurs informations en simultané)
  • Problèmes de gestion des informations stockées dans la mémoire à court terme (mémoire de travail)
  • Difficulté à contrôler des comportements, des paroles ou des pensées inadaptées (capacité d’inhibition)
  • Problèmes dans la formulation d’objectifs, l’anticipation, l’élaboration de stratégie et la prise de décision
  • Problèmes dans la planification, l’organisation, la gestion des priorités et la gestion du temps

 

Cette liste de déficits est insupportable pour ceux qui ont misé sur un style de vie ou un type de métier qui n’autorise pas ces dysfonctionnements. Ces déficits des fonctions cognitives et exécutives peuvent être un obstacle si on veut construire une vie trop conventionnelle nécessitant de la rigueur et de la régularité, avec beaucoup de frustration et le sentiment de ne pas s’accomplir. D’où la nécessité de bien se connaitre pour faire des choix de style de vie, d’objectifs et de métiers compatibles avec cette particularité neurologique, ainsi que respecter ses besoins et valeurs. Toute forme de forte et saine motivation peut permettre de générer la dopamine et noradrénaline nécessaires pour avancer durablement sur ses projets. Une bonne hygiène de vie, de l’exercice physique, des pratiques psychocorporelles pour calmer le mental permettront d’atténuer cette inconsistance en neurotransmetteur.

 

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