Choisir c’est renoncer

Connaissez-vous cette citation d’André Gide ?

« Choisir, c’était renoncer pour toujours, pour jamais, à tout le reste et la quantité nombreuse de ce reste demeurait préférable à n’importe quelle unité. »

C’est à partir de cette citation, qu’on a fait le raccourci « Choisir c’est renoncer ».

 

Certains seront parfaitement d’accord, se retrouvant pleinement dans la grande difficulté qu’est le fait de choisir. Quand d’autres ne voient pas vraiment ce que cela signifie. Il y a bien évidemment des choix plus faciles que d’autres, quand ils nous semblent évidents par exemple. Il y a également des choix « difficiles » comme quoi manger, quoi se mettre, soit parce que nous n’avons pas d’envies, soit parce que nous en avons trop… Mais ces choix sont peu impactants sur notre Vie. Choisir un travail, une maison, un partenaire amoureux sera déjà une décision plus lourde de conséquence.

 

Il y a des carrefours de vie où il faut choisir, le choix que nous ferons sera décisif et c’est à ces occasions que l’on peut se demander si le plus difficile est de choisir ou de renoncer. Car à un carrefour, vous réalisez bien qu’emprunter un chemin, vous fera inévitablement ne pas emprunter les autres. Aussi quel est le plus difficile de choisir une direction, ou d’accepter d’abandonner les autres ? C’est en cela que l’on dit que choisir c’est renoncer. De même que lorsque vous épousez quelqu’un, vous êtes censé renoncer aux autres opportunités. D’ailleurs, si l’on peut se marier plusieurs fois, on ne peut pas, en France, être marié à plusieurs personnes en même temps.

 

Un article de Sciences Humaines décrit deux types de stratégies. Une première, axée sur les gains, qui consiste à arrêter un choix rapidement en se focalisant sur les bénéfices. Une deuxième, fondée sur l’évaluation, qui revient à passer beaucoup plus de temps à comparer différentes alternatives en termes de gains et de pertes. Ces stratégies peuvent être conscientes ou inconscientes. Dans mon cas, je suis plutôt dans la deuxième, pour les choix « importants ». Pour les petits choix, je suis aussi bien capables d’être dans la spontanéité, la rapidité, que dans l’indécision qui dure, dure… En cela, il est fort probable, que vous aussi, vous ne soyez pas que sur un seul mode. Parce que nous ne sommes pas une ligne droite. Nos humeurs fluctuent, notre expérience change au fil des ans, et il est assez normal que dans certains domaines, ayant acquis une forme de connaissance empirique, nous soyons plus décidés avec l’âge que nous ne l’aurions été plus jeunes. Il est également logique que nous soyons plus indécis face à un choix nouveau. Que nous en ayons conscience ou non, il y a de nombreux paramètres qui entrent en ligne de compte, lors d’un choix « difficile ou important » et d’une certaine façon, j’ai envie de vous dire que je trouve cela rassurant que l’on ne fonce pas tête baissée. C’est l’expression d’une forme de sagesse, de prendre son temps, de se sonder profondément avant de faire le grand saut.

 

Car qu’est ce qui compte réellement ? La première chose indispensable est l’alignement ; les choix qui sont profondément en adéquation avec notre Être seront plus « sûrs » en terme de résultats, mais cela ne marche que si on est connecté à notre Être intérieur. Si ce n’est pas le cas, la peur remplacera l’élan de créativité, ce qui amènera a des tourments de l’esprit, avec des questions sans fin et sans réponse. On voit clairement que sur ce chemin les errements seront sans doute nombreux. Donc si on est aligné, cela permet déjà de savoir ce qu’on veut vraiment. Alors pourquoi on ne se lance pas comme ça ? Et bien certains le font… Mais moi, je ne peux m’empêcher de vérifier le Comment. Choisir et faire c’est bien. Choisir et comment bien faire c’est mieux ! Si je soigne mon perfectionnisme dans de nombreuses situations, je le remercie grandement lors des grands sauts. Car il permet de m’équiper et pour moi c’est plus une question de bon sens que de perfectionnisme. Seuls les fous se lancent dans un marathon sans s’être entrainé. Le bon sens nous recommande de nous adapter en toute circonstance, du moins si l’on veut mettre toutes les chances de notre côté pour réussir.

 

Parfois se donner les moyens de nos choix sera simplement de ne plus avoir peur. Parfois cela exigera une forme d’enquête de l’information, et parfois se sera demander de l’aide à la bonne personne. On ne sait pas ce qui est nécessaire pour faire le bon choix, mais c’est vous qui avez nécessairement la réponse. Si vous vous regardez en face en toute humilité, vous verrez quelles émotions vous habitent, vous entendrez les alertes et les encouragements de vos voix intérieures, vous saurez quels sont vos manques, vos besoins et vos atouts dans le choix à faire. Je ne le répèterai jamais assez, nous ne faisons pas de mauvais choix quand nous nous écoutons, quand nous nous respectons. Nous faisons de mauvais choix quand nous écoutons les autres, ou la société.

 

Alors est ce que choisir c’est renoncer ? Je pense que choisir c’est renoncer aux autres choix dans le choix qui est fait là et maintenant. Mais il y aura d’autres choix, et nous pouvons nous créer les opportunités et les choix que nous souhaitons. Choisir un chemin à un carrefour ne détermine pas les futures bifurcations ou carrefours que nous rencontrerons. C’est le recul qui nous permet de savoir si le chemin pris nous aura fait avancer, stagner ou reculer. Mais lorsque nous y sommes et que nous croyons avancer, en réalité on ne sait pas. Et il faut accepter cette part d’inconnu de la vie, du présent et se réjouir. Peut-être que si nous nous projetions moins, si nous recherchions moins de garanties, si nous avions moins peur de nous tromper, nous choisirions mieux.

 

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