Quelles différences entre toi et moi ?

« Nous nous croyons tous différents »

 

Il me semble que la société met davantage l’accent sur ce qui nous différencie d’autrui que sur nos ressemblances. C’est par la différence que nous nous identifions, que nous apprenons la tolérance ou la haine. Si nous aimons nous fondre dans la masse, nous aimons aussi nous sentir unique, et cultiver l’idée que chacun est unique ; être un individu à part entière qui ne ressemble à aucun autre et dont la particularité sera d’être uniquement lui…

 

Nous nous différencions de multiples façons, par notre aspect physique, par nos comportements, tempéraments et personnalités, tout ce qui va participer à notre histoire. Et pendant que nous focalisons sur les différences, nous oublions tout ce que nous avons en commun qui montre combien nous nous ressemblons, combien nous sommes tous les mêmes.

 

Cette chose commune qui nous unit et qui fait de nous des êtres communs et identiques c’est notre condition humaine : notre constitution physiologique, biologique et psychique qui fonctionne globalement pour tout le monde de la même façon, et qui induit par conséquence un certain nombre de fonctions et de programmes similaires.

 

En fait notre condition humaine est tellement prégnante qu’on finit par l’oublier et de réaliser qu’elle est la première raison qui nous unit entre êtres humains. Avant d’être des individus « séparés », nous appartenons à la communauté humaine.

 

Il y a des continents, des pays, des cultures, des sociétés différents, mais il y a un langage universel : le langage émotionnel. Toutes les émotions sont communes à tous les peuples, elles se communiquent et se lisent de la même façon indifféremment de votre lieu de naissance.

 

Des études sur des enfants de 14 mois ont démontré l’empathie naturelle des enfants à identifier et comprendre les besoins d’autrui, avec la volonté de venir en aide. Cette empathie naturelle et innée chez l’humain est possible grâce à nos neurones miroirs. Comme leur nom l’indique, ils permettent la réflexion. Que l’on vive, imagine, ou voit quelque chose, notre cerveau ne fait pas la différence entre ce qui est réel ou non, entre ce qui est à nous ou à l’autre, les neurones miroirs provoquent les mêmes ressentis, émotions, impressions que l’événement soit réellement vécu ou observé. Notre capacité à entrer en relation émotionnelle avec l’autre n’a aucune nécessité de passer par la formalisation verbale et psychique, les enfants savent très bien le faire naturellement et spontanément.

 

Alors si à la naissance nous sommes tous dotés naturellement du pouvoir de l’empathie, comment se fait-il que nous soyons devenus des adultes plus ou moins handicapés avec les émotions, les nôtres et celles des autres ?

 

L’éducation et la société sont surement en cause ; elles nous apprennent la majeure partie du temps à rejeter nos émotions, les taire, les cacher, les étouffer… Elles nous apprennent à nous déshumaniser, à renier ce qui fait partie intégrante de notre condition humaine.

 

Alors une fois que nous sommes passés à travers la passoire normalisante, que reste-t-il ? Des êtres humains coupés de leur physiologie naturelle, comme la propension naturelle à être empathique et donc de considérer l’autre comme Soi.

 

L’empathie est l’un des piliers de l’intelligence émotionnelle, si nos parents le sont peu, elle ne nous sera pas enseignée à la maison. N’étant pas au programme scolaire, elle ne nous sera pas non plus enseignée à l’école. Ainsi la majeure partie du temps l’ÉDUCATION familiale et scolaire ne nous soutient pas dans notre nature profonde et intrinsèque, elle ne fait que nous en éloigner.

 

C’est en renouant avec notre nature originelle et originale, que nous réapprendrons à être, ce que nous avons toujours été : des êtres d’émotions empathiques capables d’altruisme.

 

L’empathie est la capacité à comprendre les émotions d’autrui, cela passe par une écoute attentive, une capacité à se mettre à la place de l’autre, tout en sachant garder la sienne. On ne se fond pas dans l’autre, on ne s’approprie la situation de l’autre, on observe et on accueille avec bienveillance.

 

Il semble bien difficile d’être à l’écoute d’autrui, sans savoir être à l’écoute de soi, de même qu’il sera compliqué de voir et comprendre l’autre, si l’on ne se voit et ne se comprend pas.

 

Alors c’est en commençant à vous offrir toute la douceur, tout l’amour, toute l’écoute dont vous avez besoin, que vous serez en capacité de l’offrir à autrui.

 

Cette conscience de soi et des autres prend tout son sens avec le « Connais-toi toi-même » de Socrate. Car si tu te connais, tu auras de meilleurs chances de connaître l’autre ; en sachant quand même qu’une vie suffit rarement à se connaître pleinement, d’une part parce que l’on commence généralement tardivement à faire ce travail personnel, d’autre part parce qu’il paraît impossible de faire toutes les expériences que le monde offre en une seule vie…

 

Alors une fois qu’on a intégré que l’autre est comme soi, de ce principe peut découler 3 prises de conscience :

 

– Ce que je fais à moi-même et pour moi-même, je le fais aux autres, le bon comme le mauvais = « traite autrui comme tu aimerais être traité » et « ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse ».

 

– Ce que je pointe du doigt chez l’autre est ce que je ne reconnais pas en moi ; ce que je reconnais en moi n’est plus pointé du doigt chez l’autre = apaisement/élimination des jugements.

 

– Nous sommes tous reliés, non séparés, autrui est un autre moi-même, nous partageons une conscience collective = nous sommes UN et le TOUT, un individu et l’humanité en même temps.

 

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