Le féminin et le masculin

Pour une expression pleine et entière de l'Être

De quoi s’agit-il lorsque l’on parle du féminin ou du masculin qui existe en chacun de nous, indifféremment de notre sexe ? On leur prêtre des « qualités », du genre les femmes sont douces et les hommes sont forts. Ainsi le féminin pourrait être associé à la douceur, et la force au masculin. Mais en réalité c’est un peu différent, et surtout c’est au-delà de ces perceptions. Car quelle est la douceur d’une femme en colère ? Ou quelle serait le manque de douceur d’un homme souriant ? On voit bien que même si nous avons des idées préconçues sur les « caractères » des hommes et des femmes, les êtres humains sont TOUT, dans la mesure où ils sont capables de tout qu’il s’agisse de comportements tournés vers l’amour, ou de comportements plus violents, voire cruels… Homme et femme sont autant capables l’un que l’autre de produire du « bon ou du mauvais ». Donc ce n’est pas de cela dont on parle quand on parle du féminin ou du masculin en Soi.

 

Le féminin peut se résumer à l’Accueil dont l’image serait un berceau, ou la coupe (ancien symbole du féminin). Certes cela fait référence au berceau de l’enfant, qu’elle porte en elle, de par son rôle procréateur, mais son sens va au-delà. Car Accueillir en Soi aussi bien ce qui vient de l’intérieur, que ce qui vient de l’extérieur est l’expression pleine et entière du féminin. Et c’est en cela que l’on peut considérer que les femmes, du fait de leur rôle et de leur place dans la société, peuvent développer davantage cette capacité que les hommes. Mais avoir des « prédispositions » ne signifie pas que toutes les femmes soient capables d’Accueil, ni même que les hommes n’en soient pas capables. L’être humain est bien plus complexe que cela. Nous serons parfois bien plus accueillant envers autrui qu’envers nous-même. Nous serons aussi très accueillant dans certaines situations et beaucoup moins dans d’autres. Nous le serons sans doute aussi différemment envers notre première déception, ou notre énième déception. Parfois nous nous assouplissons avec le temps, parfois nous nous fermons jusqu’à l’intransigeance. C’est en cela que notre expérience de vie va nous façonner, nous modeler et nous cabosser de temps en temps. Nous ne nous transformerons pas tous de la même manière dans notre parcours de vie, suivant d’où le vient et les chemins que nous emprunterons. Quoiqu’il en soit c’est à travers notre capacité d’Accueil de ce que nous sommes et de ce qu’est la vie, que nous exprimons notre féminin. Quand nous n’accueillons pas, nous brimons notre féminin. Il semble compliqué de pouvoir s’épanouir dans notre relation à Soi et aux autres, quand on ne sait pas accueillir ou que l’on accueille « mal » les choses. Vous êtes donc tous invité à faire un état des lieux de votre Accueil.

 

Vous pouvez le faire à l’échelle d’une journée ; Observez ce qui coince, ce qui est difficile, ce qui vous agace, et voyez ce que vous avez accueilli ou non, et de quelle façon. Est-ce que cela vous a couté des efforts ? Est-ce que vous l’avez fait en une ou plusieurs étapes ? Quelle satisfaction en retirez-vous ? Vous pouvez reproduire ces observations à l’échelle d’une semaine, d’un mois, d’un an… s’il s’agit d’évènements particulièrement marquants qui ont demandé un certain temps pour être accueilli et résolu. Accueillir ce n’est pas seulement accepter, c’est accepter avec écoute pour pouvoir en faire quelque chose.

 

Ce qui m’amène au masculin. Le masculin peut se résumer à l’action, « faire », entreprendre, créer… Le masculin est en mouvement. Voilà pourquoi le féminin et le masculin sont complémentaires et intrinsèquement liés. A quoi cela sert-il d’accueillir un message si on en fait rien ? Ou comment faire quelque chose si l’on ne voit, ni n’entend les alertes ou les signes ? C’est pourquoi, que nous soyons homme ou femme, il est recommandé de développer autant notre féminin que notre masculin afin de ne pas être freiné.

 

Je pourrai vous dire que le féminin à l’image de la coupe qu’on remplit, représente ce qui vient de l’extérieur vers l’intérieur, ou que le masculin à l’image de la flèche d’un arc est ce qui va de l’intérieur vers l’extérieur, mais cela a peu de chance de vous aider concrètement. Les symboles et les métaphores sont des représentations pour l’esprit. L’âme se concentre sur la matérialisation de ces représentations, soit au vivant. Et dans le vivant, il n’y a que l’expression active de ces représentations. Elles passent irrémédiablement par l’action. Car accueillir est une action réelle, dans notre capacité d’écouter, de voir, de sentir, ressentir, d’être attentif aussi bien à note monde intérieur, qu’au monde extérieur. Après il nous appartient d’agir en conséquence. Parfois la bonne action est de ne rien faire, et parfois agir consistera en une ou de multiples étapes pour aboutir à l’objectif fixé.

 

Une simple conversation requiert la pleine capacité de notre féminin et de notre masculin. La communication est l’alternance du féminin : écouter ; et du masculin : émettre. Combien d’entre nous ne savons pas écouter ou nous exprimer (correctement). Quand l’une des 2 positions est défaillante chez l’un des interlocuteurs, voire chez les 2, c’est ce qu’on appelle un dialogue de sourds. Hors la majeure partie de nos interactions avec autrui passe par le langage. Ce n’est pas étonnant qu’il y ait autant de malentendus entre les gens, quand on comprend combien les capacités d’accueil et de mise en œuvre peuvent varier d’un individu à un autre et au sein d’un même individu suivant le jour de la semaine, ou l’heure de la journée. Le soir, après une mauvaise journée de travail, il peut être fréquent d’être préoccupé, soucieux, fatigué et d’être donc beaucoup moins en capacité d’accueil et d’écoute, qu’un soir après une excellente journée. Nous sommes humains et faillibles, c’est naturel de ne pas être à 100% continuellement.

 

Le problème n’est pas tant d’ailleurs de ne pas pouvoir être disponible tout le temps. Le problème est comment nous gérons ? Ou du moins est-ce que nous gérons ? Car dans l’interaction avec autrui, nous sommes tout autant responsable de la façon dont nous allons vers l’autre, que de la façon dont nous recevons l’autre. Ne perdez pas de vue qu’il est plus facile de solliciter l’accueil de l’autre en étant nous-même en écoute et en accueil. Nos états sont contagieux. Le calme attire le calme. L’agressivité attire l’agressivité. Tout ça se vérifie quand on est « bien » aligné. Je vais éviter de m’égarer sur tous les dénis et inconsciences de soi qui provoquent des situations irrationnelles et complètement alambiquées où rien n’a de sens puisque ça n’aurait pas dû déraper.

 

J’ajouterai que dans les cas, il est question du Cœur. Si vous écoutez avec vos oreilles, si vous regardez avec vos yeux et si vous faites avec votre tête, il y a peu de chances que votre lecture soit juste. Mais si vous accueillez avec le Cœur et si vous faites les choses avec votre Cœur, alors là il est fort probable que le succès soit au rendez-vous. Car l’expression de notre féminin et de notre masculin n’ont de sens que dans l’expression de notre ÊTRE/CŒUR/ÂME. Je n’ai pas employé les termes de féminin sacré ou de masculin sacré pour ne pas connoter le sujet. Mais devenir l’expression pleine et entière de notre Être est une forme d’accession au divin qui existe en chacun de nous.

 

Le féminin et le masculin ont le même ennemi : La passivité. Dès lors que vous refusez l’accueil ou que vous ne faîtes pas ce qui vous incombe, vous devenez passif, voire indifférent. Cela nourrit le manque de respect de soi et des autres, qui mène à la mésestime, au manque de confiance et ainsi de suite… C’est la porte ouverte au cercle vicieux négatif, quand la culture du féminin et du masculin mène au cercle vertueux du respect de soi, de l’estime de soi et de la confiance… En travaillant ces 2 aspects, vous êtes à la base de tout ce qui construit et renforce l’Être et par voie de conséquence son lien à autrui et au monde.

 

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