L’élévation de Soi

 

J’avais envie de développer la notion d’Élévation de Soi, parce qu’elle implique d’être et de cultiver le Meilleur de Soi, quand la notion « meilleur » peut induire celle de performance, voire de perfectionnisme et que ces dernières dans leur pendant négatif sont contradictoires avec l’élévation de soi.

 

S’Élever

 

  • – Au sens de Se Grandir, grandir (sentir ce fil au-dessus de la tête qui nous tire vers le haut)
  • – Au sens de S’Éduquer, devenir nos propres parents, s’instruire, apprendre continuellement
  • – Au sens de Se/Lever, tenir debout, tenir droit, relever la tête (estime de soi/fierté)
  • – Au sens de se faire entendre, s’opposer, porter/manifester ses convictions et ses valeurs

 

« S’élever » regroupe tous ces sens et bien plus encore. L’élévation de soi implique d’utiliser tous ces leviers, tous ces axes de développement, à chaque fois qu’il est possible de le faire.

 

Être/devenir le meilleur de soi, c’est faire le choix le plus « élevé » en chaque circonstance, ce qui signifie, faire le choix qui nous élèvera le plus à chaque fois qu’une opportunité se présente à nous. Les choix qui nous élèvent le plus, sont souvent ceux qui sont les plus difficiles, et qui nous demanderont le plus d’efforts. Et c’est parce qu’ils mobiliseront nos ressources, dans le but d’être le meilleur de Soi, qu’ils nous élèveront, parce que ces choix ont du sens, ils respectent nos valeurs et convictions, ils nourrissent notre estime de soi, ils font de nous des « meilleures personnes », à l’écoute d’elles-mêmes et des autres, ils sont cette petite voix intérieure qui nous chuchote que c’est la « bonne » voie/x.

 

Aussi si « s’élever » a pour but d’être le meilleur de soi-même, il peut induire la performance ou le perfectionnisme.

 

La performance c’est se dépasser pour obtenir un meilleur résultat que le précédent et en cela on peut considérer que « s’élever » c’est faire mieux/être meilleur que la fois précédente, ce qui peut nous mener au perfectionnisme.

 

Si nous sommes en quête permanente de faire mieux, d’être le meilleur encore et encore, alors on pourrait également considérer que « s’élever » est une quête de perfection, mais rechercher le mieux, n’est pas rechercher la perfection.

 

Tout le paradoxe de l’élévation de Soi réside en cela :

  • – Oui, « s’élever et être le meilleur de soi » implique de se dépasser encore et encore.
  • – Non « s’élever » n’est pas une quête de perfection, mais une quête d’expression ultime et entière de Soi ; qui souhaitons-nous être ? Comment nous montrons-nous au monde ?

 

En fait, nous sommes parfaits, parfaits dans notre « imperfection ». Dès que l’on s’aime tel que l’on est, on devient parfait, puisqu’il n’y a rien à changer de soi ou en soi, puisqu’on est satisfait de soi (amour = joie = satisfaction). Mais qui s’aime vraiment entièrement, à tout instant ?

 

Exemple

Quand on repeint un meuble, et qu’il y a des traces de pinceaux qui nous dérangent, on repasse encore et encore dessus, pour ne plus voir de traces et nous ne trouvons aucune satisfaction à la tâche accomplie, parce que nous voyons une trace ; une trace que nous sommes seul à voir, parce que quiconque verrait ce meuble le trouverait magnifiquement repeint, et nous féliciterait pour le travail réalisé.

 

Dans ce cas, cela s’appelle du perfectionnisme, et je rajouterai même du perfectionnisme maladif, parce que la satisfaction n’arrive pas, même lorsque le résultat est proche de la « perfection ». Et on ne peut pas non plus parler de performance, à avoir passé 3h à répéter 10 fois la même tâche, quand 1h aurait suffi pour un résultat sensiblement similaire.

 

L’élévation de soi indissociable du sens

 

La notion de performance, à travers l’élévation de soi, est d’obtenir des résultats satisfaisants, avec un rapport dépense/bénéfice optimum. C’est dans ce cadre qu’elle s’exprime et prend tout son sens, et non dans le fait de pouvoir peindre 3h pour toucher du doigt la perfection, sans réelle satisfaction.

 

Chacun peut définir ce qu’il nomme performance ou perfectionnisme, et si des exploits (Guiness des records) sont considérés comme des performances, l’élévation de soi posera la question du sens. Quel sens avait telle ou telle performance ? Pour qui ? Pourquoi ?

 

Si l’élévation de soi peut induire la performance, elle est indissociable de la question du sens. Et si le perfectionnisme, au sens de bien faire, peut être une bonne chose dans l’objectif qu’on se fixe, afin de donner le meilleur de soi, pour tenter de réaliser le meilleur résultat possible, dès qu’il devient excessif, il perd tout le bénéfice de la motivation initiale.

 

Nous sommes les seuls juges de l’objectif et du résultat, c’est nous qui plaçons les curseurs de ce qui est bien et satisfaisant, et c’est nous qui jugeons de l’énergie, du temps nécessaire à l’accomplissement d’une tâche.

 

Revenons à mon exemple de meuble ; si ce meuble peut être repeint en 2h, et qu’il a besoin de 2 couches pour obtenir le « meilleur » résultat, mais que nous décidons d’obtenir le meilleur résultat avec une seule couche en 1h de temps.

 

Il est fort probable que nous ne réussissions pas à atteindre l’objectif du « meilleur » résultat, non parce qu’il n’est pas à notre portée, mais simplement parce qu’en ignorant ce qui est recommandé, nous nous sommes fixés un objectif inatteignable.

 

L’excès crée des freins

 

La recherche de performance ou de perfectionnisme dans leur pendant négatif peuvent être de réels freins à nos réalisations, et pire encore de véritables destructeurs de notre estime de Soi. Plus on échoue, plus on répète les mêmes erreurs, moins on est satisfait, plus on perd confiance, moins on se sent capable, et le cercle vicieux de l’abandon, de la passivité, et de la mésestime de soi s’installe petit à petit…

 

Le choix le plus élevé aurait été de suivre les recommandations de repeinte du meuble, cela aurait été plus long que l’option choisie, mais il est fort probable que nous aurions atteint l’objectif fixé.

 

Alors mon exemple peut être anodin, mais si vous vous demandez pourquoi vous avez raté le diner de l’autre soir, la pose du papier peint de la chambre du petit, la plantation de votre potager, ou toute autre chose… Ce n’est pas que vous êtes nul, c’est peut être parce que vous ne vous êtes pas donnés les moyens de réussir, en vous fixant des objectifs inatteignables.

 

L’accomplissement de certaines tâches exige du temps, soit pour acquérir les connaissances et/ou expériences nécessaires, soit parce qu’il y a un nombre d’étapes à respecter en quantité et dans un ordre donné, soit parce que le résultat peut se manifester dans la durée…

 

Élévation de soi = Élévation de sa conscience

 

Toujours est-il que « la conscience de ce qui est » sera un atout indispensable pour avancer positivement. Si l’on se sait impatient, et que nous sommes toujours pressés pour obtenir les choses rapidement, et que nous faisons toujours les mêmes choix qui nous semblent les plus rapides, il est possible que nous faisions toujours les mêmes expériences, avec les mêmes résultats. Faire le choix de « S’élever » serait d’apprendre la patience, d’oser de temps en temps faire des choix différents de ceux dont on a l’habitude, pour faire de nouvelles expériences, obtenir de nouveaux résultats et découvrir tout un monde que l’on évitait soigneusement jusque là…

 

« S’élever » c’est tendre vers la personne que l’on pense être, que l’on souhaite être, que l’on n’est mais que l’on sabote par les choix non-élevés et non-élévateurs que l’on répète et cultive souvent sans nous en rendre compte.

 

La cohérence / congruence

 

Il n’y a aucune règle sur ce que l’on doit être, tout est affaire d’individus et de conscience, tout ce qui importe c’est de se demander si ce que nous sommes entrain de penser, de dire, de faire est ce que nous souhaitons Être, offrir, montrer au monde réellement ? Si c’est le cas, que nous nous respectons, que nous sommes en harmonie avec notre Être, alors c’est que nous faisons déjà les choix les plus élevés, qui nous élèvent le plus. Mais si la réponse est non, alors il est temps de partir à la découverte de qui nous sommes. Parce que faire des choix différents de ceux que nous avons l’habitude de faire ne signifie pas qu’ils seront les bons (du premier coup).

 

Et c’est finalement ce qui est assez extraordinaire dans la vie, quel que soit le choix que nous faisons, nous finirons toujours par savoir quel était le bon, parce que quand c’est le bon, on le sait, et quand c’est le mauvais, on le sait aussi… Il suffit d’expérimenter encore et encore et d’apprendre infiniment de tout ce que nous vivons…

 

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