S’aimer c’est mal vu !

Il semble que nous vivions dans une société qui nous inculque que s’aimer c’est mal.

 

Je résume souvent mon travail à : « j’apprends aux gens à s’aimer ». Ce qui amène des réactions du genre : « faut pas trop le dire, c’est prétentieux, c’est narcissique, ou encore c’est égoïste ». A force de rencontrer toujours les mêmes remarques, j’ai fini par en conclure que s’aimer c’était mal, qu’aimer l’autre c’était bien et que les gens croyaient vraiment qu’ils pouvaient aimer l’autre sans s’aimer soi-même.

 

Il n’est pas étonnant que nous allions si mal, si nous croyons que nous devons aimer uniquement l’autre et que cela est possible sans s’aimer soi. Quel sens cela a-t-il ? Il parait plus logique de pouvoir aimer autrui, si on sait s’aimer.

 

Aimer est un grand mot derrière lequel on ne sait trop quoi mettre. Et puis nous aimons différencier l’amour que l’on porte à nos parents, à un ami, à notre fiancé… Alors lequel devons-nous nous porter ?

 

Pour moi s’aimer, c’est s’accueillir, s’écouter et se respecter. Si on s’accueille quand on se trompe, quand on n’est pas fier, quand on culpabilise, quand on se rabaisse, quand on souffre, quand on est en colère, quand on ne s’est pas respecté, quand on a fait un mauvais choix, quand on a mal agi etc… Alors c’est qu’on s’écoute et qu’on se respecte. Et si on s’écoute et se respecte alors c’est qu’on s’apporte de l’amour (amour = joie = satisfaction de soi = s’aimer)

 

Voyez-vous de la prétention, du narcissisme, ou de l’égoïsme dans ce que je viens de décrire ? Bien sûr que non, parce que l’amour n’a rien à voir avec tout ça.

 

La prétention est le fait de se prévaloir de quelques avantages. Et on peut être prétentieux que l’on s’aime ou non.

 

Le narcissisme concerne l’amour excessif que l’on porte à l’IMAGE de soi, Narcisse est tombé amoureux de son reflet dans le miroir. S’aimer c’est de l’être quand notre image est du paraître.

 

Quant à l’égoïsme qui est de privilégier ses propres intérêts au détriment de ceux des autres, je dois reconnaître qu’il faut l’être PARFOIS pour s’aimer.

 

Si vous ne pensez pas à vous, personne ne le fera à votre place. En cela vous êtes le premier et le seul responsable de votre besoin, de votre manque, ou de votre apport d’amour. Et il est parfois nécessaire de se choisir en premier, de penser à soi d’abord.

 

C’est sans doute cette infime nuance qui crée beaucoup de confusion entre s’aimer et égoïsme. La particularité de l’égoïsme n’est pas tant de penser à soi, mais de le faire en méprisant l’autre, ou à son détriment. Et ce qui est « mal » c’est de mépriser l’autre.

 

Vous pensez qu’il n’est pas possible de penser à soi sans mépriser l’autre ? Parce qu’il est tout à fait possible de penser à soi et à l’autre, de se respecter soi et l’autre, sans se mépriser soi ni l’autre.

 

La seconde confusion qui est souvent faite c’est mépriser et impacter. Mépriser l’autre c’est par exemple lui imposer une décision, en supposant que si nous lui avions laissé le choix nous n’aurions pas obtenu le résultat escompté.

 

Impacter l’autre c’est avoir conscience que nos actes ont des conséquences, et qu’il est possible suite à une action, que l’autre ait une réaction.

 

Qui dit réaction, dit « négatif », en fait ça ne l’est pas forcément, mais nous aimons supposer le pire… Et nous sommes nombreux à souhaiter que nos actions n’engendrent pas de réactions négatives. C’est pour éviter des réactions négatives que nous faisons tout un tas de choses comme mentir, ce qui est méprisé l’autre. Nous considérons qu’il ne comprendra pas, qu’il ne supportera, qu’il nous fera une crise injustifiée, et au nom de tout ce que nous croyons et souhaitons, nous n’agissons pas simplement avec sincérité et respect, par peur des conséquences.

 

On croit souvent que le contraire de l’amour est la haine, mais le véritable contraire de l’amour est la peur. Quiconque a peur, n’aime pas. Et à chaque fois que vous avez peur d’être vous, et que vous avez peur de la réaction d’autrui, vous vous méprisez et vous méprisez l’autre. Le mépris de vous-même engendre des comportements égoïstes.

 

Le pire n’est pas d’agir égoïstement, mais de croire qu’il ne s’agit pas d’égoïsme, qu’il ne s’agit pas de peur de soi et de l’autre, et d’être inconscient qu’il s’agit d’un manque d’amour de soi.

 

J’ai dit que PARFOIS s’aimer impliquait d’être égoïste, et je voudrais préciser pourquoi PARFOIS s’autoriser à l’être est nécessaire. A certains moments de la vie, il ne s’agit pas de mépriser les intérêts d’autrui, mais de devoir choisir entre nous et l’autre. Il n’y a pas de règles sur les moments où nous devons nous choisir nous, et où nous devons choisir l’autre. Il y aura toujours des situations où nous pourrons concilier nos intérêts communs, et d’autres où la conciliation ne sera pas possible ; et il faudra décider en notre âme et conscience, si se respecter c’est se choisir soi, ou si se respecter c’est privilégier l’autre. Quoiqu’il arrive il y aura des conséquences à nos actes et il faudra assumer. D’où l’importance de ne pas se mentir, de bien se connaître et de s’aimer pour être capable d’être responsable de nos choix.

 

Si vos choix sont guidés par l’amour, alors aussi durs soient-ils ils seront justes et respectables. Mais s’ils sont guidés par la peur, il y a de fortes chances pour qu’ils engendrent insatisfaction et destruction.

 

Choisissez l’amour, plutôt que la peur et tout ira bien, même dans l’adversité.

 

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