Quand résister nous nuit…

Résister a sans doute une connotation positive la majeure partie du temps. Résister aux épreuves, ne pas abandonner, ne pas s’effondrer, être capable d’efforts et de se surpasser, résister à la douleur, à la fatigue, sont autant de situations qui peuvent nous rendre plus fort. Nous disons :  » ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort ».

 

Pourtant il y a également des situations où notre résistance nous fait défaut, où elle peut devenir notre pire ennemi.

 

Quand nous sommes résistants à un environnement « négatif », notre résistance nous permet de tenir, alors que le bon sens voudrait que nous fuyions. En fait, notre résistance nous fait manquer de discernement.

 

Quand nous avons « mal » quelque part et que nous sommes résistants à la douleur, nous attendons que ça passe, ou que cela devienne vraiment insupportable pour nous inquiéter. Nous prenons le risque qu’un problème pris à temps, puisse devenir grave et irrémédiable par résistance. Si le pire se produit nous aurons manqué de discernement.

 

Quand nous cofondons persévérance et obstination, là aussi notre résistance nous permet de foncer dans le mur encore et encore sans se rendre compte que le souci n’est pas de recommencer, mais de recommencer de la mauvaise manière ou dans la mauvaise direction, là encore manque de discernement…

 

Qu’est-ce qu’on observe à travers ces exemples ?

 

C’est que l’origine d’une résistance mal dirigée est le manque de discernement, mais pas seulement. Notre forte résistance est également en cause, et intrinsèquement liée à notre discernement. Parce que si nous n’étions pas résistants, si nous étions sensibles, si nous étions reliés à nos émotions, si nous faisions confiance à notre intuition, si nous étions plus simplement à l’écoute de nous-même, nous sentirions que quelque chose cloche. Si nous étions attentionnés envers nous-même et prenions bien soin de nous, nous comprendrions que ce qui se passe n’est pas bon pour nous, et nous nous demanderions quoi faire pour être bon pour nous-même.

 

Mais nous ne sentons rien, nous ne voyons rien, nous n’entendons rien, parce que nous sommes résistants, pour ne pas dire hermétique. A l’image d’un tank fou qui avance sans fléchir, nous fonçons droit devant prêts à nous autodétruire et sans conscience de ce qui va se produire. Nous insistons, puisque dans toutes ces situations qui nous font du mal et qui nous mettent en péril, qu’il s’agisse de notre santé mentale, morale ou physique, nous n’avons pas conscience de participer à ce qui nous arrive. C’est ainsi que résister devient notre pire ennemi. Ce qui peut nous permettre de survivre dans un cas, peut être la source de notre souffrance dans un autre.

 

Nous faisons le « mauvais » choix de résister parce que résister est vu comme quelque de noble, quand fuir est considéré comme quelque chose de lâche. Ce que la société moderne a oublié, c’est que fuir lorsque c’est nécessaire nous a permis de survivre et que dans certains cas, la fuite est signe d’intelligence, de bon sens, et bien évidemment de discernement. Nous remplaçons la capacité à résister, par la capacité à discerner notre environnement dans le but de prendre les « bonnes » décisions et d’agir en conséquence.

 

Alors au lieu de chercher à être « fort », peut être devrions-nous chercher à être plus à l’écoute de soi et de notre environnement, pour être en meilleure capacité d’évaluer les situations.

 

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