Acceptation ou rejet de notre condition humaine ?

Pour moi la condition humaine, c’est le fait d’être soumis aux limites du corps. Les limites étant : le besoin de nourriture pour avoir de l’énergie, le besoin d’un minimum de muscles pour être mobile et nos systèmes physiologiques et biologiques, qui fonctionnent ou dysfonctionnent, mais qui sont une mécanique incroyable faisant de notre corps une « machine parfaite » des plus évoluées à mon avis…

 

Comme toute « machine », si nous ne savons pas comment elle fonctionne, comment l’entretenir et comment la réparer, il arrive un moment où cela peut casser. Ainsi nous sommes relativement informés sur la nécessité d’une bonne alimentation, d’une activité physique (modérée) régulière, mais il y a un sujet pour lequel nous ne sommes ni informés, ni éduqués, ni entrainés : les émotions.

 

Combien sommes-nous à ne pas savoir ce qu’est une émotion ou à croire que les émotions sont dans la tête ? En réalité, les émotions sont un phénomène physiologique, elles sont avant tout d’ordre physique. Nos émotions sont : la joie, la tristesse, la colère, la peur, la surprise et le dégout. Chacune de nos émotions est associée au rythme cardiaque, à notre respiration (ventilation), auxquels s’ajoutent la libération d’hormones (ex : Sérotonine = bien être = joie, ou Cortisol = stress = peur) et des symptômes physiques tels que nausées, vertiges, tremblements, sueur etc… Le système nerveux du coeur est le cerveau décideur (voir l’article), il traite en premier l’information intérieure et extérieure, et ordonne aux cerveaux du ventre et de la tête quelles actions mettre en œuvre.

 

Nos émotions ont un rôle majeur dans la construction de notre être, elles participent à notre équilibre intérieur, personnel.

 

Si nous avons l’habitude de les fuir, de les nier, de les étouffer ; sans nous en rendre compte nous rejetons une partie de nous et ce j’appelle notre condition humaine. Car les émotions sont une spécificité humaine, une spécificité que l’on tente d’apprendre aux machines (pour les rendre plus humaines). Une spécificité que l’on transpose chez l’animal. Chose intéressante à notre époque, nous souhaitons faire valoir les émotions des animaux, alors que nous vivons dans une société humaine qui n’aime pas l’expression émotionnelle (les débordements), qui ne l’enseigne pas, qui n’éduque pas sur cette question, et qui exige de nous d’agir comme des robots sans vague plus haute que l’autre, tous pareils, sur le même mode, le même moule, et conformes à la société.

 

En chinois, on utilise le même verbe pour dire apprendre et copier. Apprendre (à prendre) c’est copier. Enfant, nous imitons les adultes de notre environnement. Nous nous construisons à partir de ce que nous voyons. Plus nous voyons de choses différentes, plus notre esprit critique se développera. Moins nous expérimentons de choses, plus notre perception du monde sera étroite et tronquée. S’il est de la responsabilité des parents d’éduqués leurs enfants. Il est de notre responsabilité individuelle une fois adulte, de se demander ce que l’on a acquis, ce dont on peut manquer, et d’aller chercher tout ce dont on a besoin par soi-même et pour soi-même.

 

Nous avons appris à dire j’ai mal au bras, au ventre, au pied… Mais qu’en est-il du : « j’ai mal à mon âme, j’ai mal à mon coeur », je suis triste, mais de quoi ? je suis en colère mais de quoi ? et surtout puis-je y faire quelque chose ? Et si oui, quoi ?

 

Le propre de la souffrance émotionnelle est l’expression du non-respect et de la non-reconnaissance de Soi. Exactement comme une douleur physique, quand vous avez une coupure au doigt, vous allez pouvoir la soigner, parce que vous savez de quoi il s’agit. Idem pour les émotions, pour savoir quels soins appliqués, il faut en tout premier lieu identifier de quoi on souffre.

 

Mais lorsque notre première (et bien souvent seule) réaction face à la souffrance est la fuite, alors notre capacité à agir sera nulle, puisqu’on ne peut rien faire sur ce que l’on nie.

 

A chaque fois que nous fuyons nos émotions, nous nous rejetons nous-mêmes. Se rejeter soi-même n’apporte pas de bien être, alimente le non-respect et la mésestime de soi, c’est une façon de s’amputer soi-même. Et comment ne pas souffrir quand on s’arrache un membre ? S’il est vrai que nous pouvons souffrir de différentes choses, le premier carburant de notre souffrance est le déni, nous la nourrissons en la niant, quand la reconnaitre nous apaiserait. Mais nous n’avons pas appris, ni enfant, ni adulte et nous laissons faire…

 

Nous avons le choix, et il n’est jamais ni trop tôt, ni trop tard pour apprendre à se connecter à nos émotions et à leur rendre leur juste place. Celle de nous informer sur notre état intérieur afin de pouvoir nous élever.

 

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